Le coeur synthétique, Chloé Delaume

Petit roman, presqu’un conte, une autofiction à l’arrière-goût doux-amer.

Le cœur synthétique raconte l’histoire d’Adélaïde qui se retrouve de nouveau célibataire, à l’aube de ses cinquante ans après plusieurs années de vie commune. Elle n’a qu’une envie : rencontrer un homme et l’épouser au plus vite. Saura-t-elle exister pour elle, autrement que dans les yeux de l’autre ?

C’est un roman court, qui se lit facilement mais je dois dire que le sujet, ou la manière de le traiter, ne m’a pas parlé. Tout accable Adélaïde, jusqu’aux statistiques : plus de femmes que d’hommes sur terre, les hommes meurent en premier, les lieux de rencontre ne sont pas si fréquents ; bref, Adélaïde va-t-elle mourir entourée d’une dizaine de chats ? Bien entendu, il y a le côté satirique de la situation, où l’on perçoit en filigrane le combat féministe de l’auteure et ses dissonances cognitives (qui n’en a pas ?), mais il ne m’aura pas suffi à adhérer totalement au livre. Il faut le dire franchement, Adélaïde m’a parfois agacée. Peut-être qu’il me manquait, à moi, la féministe qui se veut indépendante, pourtant mariée n’ayant jamais connu le célibat, l’expérience de ces rencontres amoureuses désopilantes, pour rire à gorge déployée ?

En revanche, j’ai trouvé la fin (les fins ?) très belle et très poétique. On y retrouve une Adélaïde, déconstruisant peu à peu les normes sociétales, vers une indépendance sentimentale Il s’agit in fine d’un roman où il est question d’amitié plus que d’amour, de femmes et de sororité.  

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